20 Janvier 2010
La langue des signes à la fac ?
« Quand une personne entendante se retrouve face à une personne sourde, on parle de handicap
partagé. » Outre le fait que la langue des signes ait une place importante dans le métier d'orthophoniste, la mise en place de cours de LSF devrait favoriser l'intégration de
la communauté des sourds dans la société. « En 2005, la loi sur le handicap a reconnu la langue des signes comme une langue officielle. Il est tant de la faire
appliquer, surtout que nous avons reçu beaucoup de soutien. »
Accès à l'article : Presse-Océan, 19 novembre
2009
Bref historique du langage des signes.
En 1760, l’abbé Charles Michel de l’Epée s’intéressa aux moyen de
communiquer avec les sourds et muets, et cela en observant des jumelles sourdes qui communiquaient entre elles par des signes. Fort de cette découverte, il réunit des enfants sourds pour leur apprendre ce langage : Il apprend, lui-même, grâce à ses élèves. Car, c’est dans les familles de sourds que cette
gestuelle s’est développée avec la volonté de communiquer, et c’est en se regroupant que les sourds ont pu enrichir leur langue.
L’abbé Charles Michel de l’Epée obtiendra l’ouverture d’une école pour sourds qui deviendra par la suite l’Institut national des jeunes sourds qui
est aujourd’hui l’institut Saint Jacques à Paris.
Au décès de l’Abbé Charles Michel de l’Epée en 1789, l’abbé Sicard tentera d’imposer un langage gestuel et l’agrémentera d’une grammaire de signes
méthodiques.
Cependant, les oralistes considèrent que les sourds doivent apprendre à parler pour s’intégrer dans la société. Le congrès de Milan en 1880 — où l’immense majorité des participants est entendante — décrète l’abandon de la langue des signes dans l’enseignement.
Trois raisons sont invoquées : la LSF n’est pas une vraie langue, elle ne permet pas de parler de Dieu, et les signes empêchent les sourds de bien respirer, ce qui favorise la
tuberculose.
Un siècle durant les professeurs utiliseront la méthode oraliste.
Les sourds continueront à utiliser le langage des signes malgré l’interdiction. Il se transmettra de génération en génération utilisant leur propre langage,
et pour les enfants la plupart du temps pendant la récréation.
En 1991, la
loi Fabius donne le choix d’une éducation bilingue pour les sourds.
En 2005,
une loi institue la LSF comme langue officielle en France.
L'enfant qui n'entend pas : La surdité, un handicap invisible
Auteur : Seban-Lefebvre Dominique, Toffin Christine
Date de parution : 2008
Editeur : Editions Belin
ISBN : 978-2-7011-4410-8
Comment communiquer avec un enfant qui n’entend pas ? Accompagner parents et enfants sur le chemin qui mène à une certaine acceptation du handicap implique de tenir compte des avancées
médicales actuelles. Les nouveaux appareillages ou les implants suppriment-ils ce handicap ? Les récents décrets de loi permettent-ils une meilleure intégration scolaire et sociale ?
Les auteurs, fortes d’une longue expérience au sein d’une équipe pluridisciplinaire à l’Hôpital Necker Enfants Malades, décrivent ici les consultations de ces familles et l’histoire de ces
enfants "différents". L’ouvrage, s’adresse aussi bien aux parents qu’à tous les professionnels concernés par l’enfant qui n’entend pas.
Aux heures impaires : Eric Liberge dédicace cet album à son
frère sourd et à tous ceux qui vivent dans le monde du silence.
Une BD d’Eric Liberge
Première parution : 11/09/2008
Editeur : Futuropolis
ISBN : 9782754801683
Surdité, l'urgence d'un autre regard : Pour un véritable accueil des enfants
sourds
Auteur : André Meynard
Date de parution : 10/2008
Editeur : Eres
Collection : Trames
ISBN : 2749209749
Les garçons et filles Sourds sont poussés à parler avec les mains et à entendre avec les yeux. Très précocement, grâce à la langue des signes française (LSF), ils peuvent accéder plus aisément
aux langues écrites et vocales. Pourquoi donc persiste-t-on, contrairement à certains pays voisins, à entraver cette prise de parole gestuelle ? L’ouvrage, sous forme d’une lettre à une amie,
vise à témoigner, le plus simplement possible, des richesses langagières transmises par les familles. A interroger aussi les tendances modernes qui ne cessent de réduire ces sujets à des malades
à soigner, des handicapés du langage et de la parole. En mettant en perspective les impasses de nos modalités d’accueil des enfants Sourds, cet ouvrage interroge une certaine surdité sociétale
affectant ces mains qui prennent la parole André Meynard est psychanalyste, docteur en psychologie.
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