L'accessibilité des établissements publics aux personnes handicapées, exigée pour 2015, ne sera pas possible, constate
un rapport publié ce mercredi. Le document se prononce toutefois pour un maintien de l'échéance, mais en révisant les exigences.
Les associations le clamaient depuis des mois. C'est désormais officiel: l'obligation prévue par la loi handicap de 2005 de rendre
accessible aux personnes handicapées d'ici au 1er janvier 2015 tous les bâtiments recevant du public, ne pourra «en aucun cas être tenue».
Ce constat est écrit noir sur blanc dans un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas), du Conseil général de
l'environnement et du développement durable et du Contrôle général économique et financier, rendu public ce mercredi.
Objectif «impossible»
Les auteurs jugent l'objectif «impossible dans le contexte économique et budgétaire actuel», compte tenu de
«l'ampleur des travaux à réaliser».
A moins trois ans de l'échéance, seuls environ 15% des établissements recevant du public sont aujourd'hui accessibles,
précisent-ils.
«Constat affligeant»
«Le constat est affligeant»
, commente le président de l'Association des paralysés de France (APF), Jean-Marie Barbier. Les auteurs du rapport jugent de leur
côté «indispensable de prendre une décision dès 2012, sans attendre la proximité de l'échéance».
Selon eux, «il est hautement souhaitable de maintenir l'échéance de 2015», qui «permet de maintenir la
pression sur tous les acteurs», tout en définissant «un objectif d'accessibilité intermédiaire pour 2015».
«Solutions adaptées»
Par exemple, pour les cafés et restaurants existants, les auteurs estiment «essentiel de trouver des solutions
adaptées»: «plutôt accepter une pente plus raide à la place de deux marches que rechercher une application stricte de la norme et aboutir en pratique à une
dérogation», écrivent-ils.
De même les mairies et les services de l'Etat pourraient, selon eux, «rendre accessibles leurs guichet, remettant à plus
tard, par exemple, l'accessibilité de certaines salles de réunion».