22 Septembre 2010
création d'un siège pour barreur sans mobilité.
A Saint-Nazaire, les étudiants aident les entreprises à passer de l’idée au prototype. Et les inventions ne manquent pas.
Voilà quatorze ans que l’institut de créativité industrielle de Saint-Nazaire met les cerveaux de ses 24 étudiants en licence
professionnelle innovation et développement industriel au service des entreprises. Les grands comme Airbus, Total ou les Chantiers navals, mais aussi les petites entreprises qui n’ont pas
forcément, le temps, l’énergie et les moyens de développer des prototypes, bénéficient de leur créativité.
« L’idée c’est de favoriser la mise au point d’un produit et aussi d’inculquer la culture de l’innovation dans les entreprises, où
il y a toujours mille autres choses plus urgentes », explique le directeur de l’Institut de créativité industrielle, Jean-Charles Moinet.
Une technique de soudage de matériaux composite, un conditionneur de gobelets usagés ou une chaise bébé : les étudiants viennent de
présenter près de vingt réalisations à leurs nombreux partenaires, profitant de la semaine des vingt ans d’Atlanpole.
Le centre de rééducation fonctionnelle de Pen Bron a également soumis un projet aux étudiants nazairiens. « La voile est une des
activités proposées aux personnes handicapées. Or les voiliers de 9 à 12 mètres sont peu adaptés », relate Georges Jehenne, responsable des rééducateurs du centre. L’institution a donc passé
commande pour un siège qui permette à un barreur sans mobilité de virer de bord sans gêner les autres équipiers. « C’est un produit qui n’existe pas sur le marché. Et demander son développement
par un industriel aurait été difficile : le produit est si spécifique que le débouché commercial est quasiment nul. »
Le centre de Pen Bron n’en est pas à son coup d’essai en matière d’innovation. Un premier siège pour un voilier, un couteau
électrique pour personne hémiplégique, une télécommande pour myopathe ont déjà répondu aux besoins spécifiques des pensionnaires du centre. « En même temps que la réponse technique, il se passe
aussi une aventure humaine. C’est l’occasion pour les étudiants de découvrir le monde du handicap et de s’y impliquer », constate Georges Jehenne. « Ceux qui ont mis au point le siège pour
barreur ont décidé de venir bénévolement accompagner notre prochaine croisière du mois de juin. »